Julia VOISIN

Julia Voisin est née à Tours le 8 juillet 1884. Lingère, elle habite, jusqu’en 1942, au 9 quai Paul-Bert.

 

Militante infatigable du Secours Populaire on la voit partout dans le quartier, enveloppée dans sa cape bleue avec ses cheveux blancs, distribuant des tracts et collectant de l’argent pour acheter du lait pour les enfants de la jeune République Espagnole. Puis, dès les événements de 1940, elle se met au service des premiers résistants pour faire des journaux clandestins polycopiés et les distribuer.

 

Au début de 1942, elle se rend au chevet de sa vieille maman dans une grande maison rue Febvotte et là, elle héberge des résistants de passage et des réfractaires. Cependant à la suite d’une fuite, la maison est surveillée, puis perquisitionnée par la police vichyste qui trouve un révolver et du matériel destiné à déboulonner les rails.

 

Arrêtée le 3 avril 1943 elle est interrogée pendant 3 jours au commissariat central puis transférée à la prison de Tours. Jugée à Orléans en octobre de la même année elle est condamnée à 18 mois de prison pour hébergement de clandestins et recrutement de terroristes. Dirigée sur la prison de Châlons-sur-Marne, elle est déportée en mai 1944 à Ravensbrück où elle porte le numéro 39133.

 

En mars 1945, lors de l’avance alliée, les déportées femmes refluaient de toutes parts dans ce camp. C’est alors que fut décidée la suppression des cheveux blancs, des jambes enflées, des malades… "Carte rose", inapte au travail, Julia Voisin est emmenée avec d’autres "mémés" dans des camions bâchés et personne ne devait les revoir.

 

Sources :

- FNDIRP (Fédération nationale des déportés et internés résistants et patriotes)

- JORF n° 286 du 9 décembre 2001, page 19632 : Arrêté du 24 octobre 2001 portant apposition de la mention " Mort en déportation" sur les actes et jugements déclaratifs de décès.