Les premiers tramways de Tours

C'est le 25 juillet 1876 qu’un décret déclarait d'utilité publique "l'établissement d'un réseau de voies ferrées à traction de chevaux dans la ville de Tours". 

L’année suivante, soit 20 années seulement après Paris, les premiers tramways hippomobiles apparaissent à Tours et deviennent rapidement un élément essentiel du paysage urbain.  

Dans le "Journal d’Indre et Loire" du 7 juillet 1877, sous le litre "Compte-rendu de l’inauguration des premières lignes de tram de la ville" on peut lire : 

"Hier, a eu lieu l’inauguration des tramways, à Tours. A neuf heures du matin, l’administration municipale a pris place dans une voiture ornée de drapeaux et a parcouru les diverses lignes. Pendant le reste de la journée, une foule de personnes ont fait usage de ce mode de transport. Toutes les voitures que l’on voyait passer étaient au grand complet. L’administration a fait pour son début une immense recette. 

Précisons, que les voitures de ce premier tramway pouvaient accueillir douze passagers assis et seize passagers debout et qu’elles étaient tirées par des chevaux. La ligne principale traversait la ville du nord au sud…" 

L’exploitation était confiée à la Compagnie Générale des Tramways de Tours qui avait établi un dépôt sur le quai Saint-Symphorien et mis en service trois lignes urbaines. Elle exploitera ce réseau hippomobile de 1877 à 1901.

 

Entre 1890 et 1895, le réseau urbain des tramways hippomobiles fut prolongé par un tramway à vapeur qui desservait surtout les lignes suburbaines. Il s'agit du système Serpollet. La voiture comportait à l'avant une plate-forme de conduite, avec le générateur à vapeur puis un compartiment, éclairé par cinq glaces de chaque côté, qui pouvait accueillir 16 voyageurs assis sur des banquettes.

Enfin, à l'arrière, une plate-forme permettant l'accès du véhicule offrait 15 places debout.

 

 

De nombreux déboires concernant les chaudières et la suspension amenèrent le retrait de ces automotrices dès 1900. En 1901 apparaissent les tramways électriques. Pour éviter d'enlaidir la rue Nationale par des fils aériens inesthétiques, on utilise le système d'alimentation électrique "Diatto". Le courant est pris par frottement sur des plots métalliques circulaires enclavés dans les pavés entre les rails et placés à des intervalles réguliers. Cependant ce système présente deux inconvénients puisqu'un contact fortuit risque de blesser les chevaux ou les piétons et que d'autre part l'immobilisation d'un tramway entre deux plots oblige les employés à le pousser jusqu'au plot suivant.

La voiture comporte des plates-formes extrêmes ouvertes, accessibles des deux côtés par des portillons (8 voyageurs peuvent y prendre place) et un compartiment central éclairé électriquement et muni de six baies avec stores. La guerre de 1914-1918 marque la fin du système Diatto, au profit des tramways électriques à trolleys.

 

Vers la fin du XIXe siècle des tramways circulaient sur une voie normale de 1,44 m. et reliaient vers l’est Tours à Vouvray en passant par le quai Paul-Bert et vers l’ouest Tours à Luynes. 

Pour ces deux lignes le point de départ terminus était situé sur la place des Arts. Chaque train, tracté par une automotrice Rawan fabriquée par la Société Franco-Belge à Raismes dans le département du Nord, comportait une remorque à impériale montée sur trois essieux et, éventuellement, un wagon supplémentaire. 

En 1901, le tramway de Tours à Vouvray fut mis à l'écartement de 1 mètre, pour s'adapter au réseau ferré urbain et à celui des chemins de fer départementaux, électrifié il restera en service jusqu'en 1932. 

 

Les autobus urbains « fil bleu » et extra-urbains « fil vert » ont remplacé, de nos jours, les tramways d'autrefois... Et puis est arrivé le nouveau et moderne tram Alstom.