L'église Saint-Symphorien

Située actuellement place Paul-Bert, l’église Saint-Symphorien se situe au début du XIe siècle, au croisement des voies du nord de la Loire. Elle est alors proche du seul pont qui permettait d’accéder à la rive gauche du fleuve, au carrefour d’un passage incontournable pour les pèlerins de Saint-Jacques-de-Compostelle.

Cependant l’église primitive, un petit édifice sous le même vocable, daterait de 549, bâti sur l’initiative de Perpet, évêque de Tours. C’est en 852 qu’un diplôme de Charles le Chauve, confirmant les possessions de l’abbaye de Marmoutier fait état de l’église.

Construite près de la Loire, les raids des Normands ne l’épargnent pas. Détruite en 858, elle est reconstruite et à nouveau pillée et ravagée en 903. Rien ne subsiste de l’édifice mentionné dans le texte de 852.

De sa reconstruction au cours du XIIe siècle, caractérisée par un plan trapézoïdal rare, subsistent des vestiges dans l’église actuelle.

 Au milieu du XVe siècle, Tours devient capitale du royaume. La proximité de la résidence royale du château du Plessis stimule l’activité commerciale et artisanale, le nombre de  pèlerinages à Saint-Martin et à Saint-Jacques-de-Compostelle s’amplifie. Il en résulte un accroissement de la population dont bénéficie, non seulement la ville intra-muros mais aussi le faubourg. Cette période correspond à une phase d’agrandissement de l’église avec la reconstruction de la nef et l’ajout du collatéral sud.

Au cours du XVIe siècle, une nouvelle campagne de construction est lancée pour faire face à la population toujours croissante de la paroisse. Elle est en partie financée par Mathurin Denis capitaine du roi en 1567. A la même période, le collatéral nord est construit en suivant le tracé oblique de l’actuelle rue Losserand.

 

La voûte du bras de transept s’orne de quatre colombes finement sculptées en haut-relief.

 

Les vantaux des portes sont ornés de bas-reliefs dans leur partie supérieure. Au nord, figure le martyr de Saint-Symphorien condamné pour avoir refusé de se prosterner devant une idole.

Au sud, Saint Jérôme qui vit en anachorète de 375 à 376 dans le désert de Chalcis en Asie Mineure, est représenté dans sa grotte avec un lion.

 

Le portail Renaissance, en partie financé par Pierre Denis, intendant des finances, est commencé en 1526 et terminé en 1531.

La porte en plein cintre est encadrée de deux pilastres coupés par des chapiteaux décorés de feuillage et de chimères à tête de femme ou de lion

 

Les piédroits de la seconde voussure présentent à leur face extérieure les instruments de la Passion ; leurs plates-bandes intérieures présentent des caissons octogonaux ornés de vases liturgiques et le nécessaire pour le sacrifice de la messe. Ils sont entourés de rubans suspendus à des têtes d’angelots aux ailes déployées.

 

  1. Classée aux Monuments historiques (1910 et 1911).